Une page d'histoire

Retour sur le passé municipal
Alors que la campagne électorale bat son plein, nous avons voulu rembobiner le film de l'Histoire municipale à ses débuts. 
Maire, adjoint ou conseiller, ces fonctions ont aujourd'hui plus d'un candidat et le choix semble passionner les Ploemeurois.  Mais qui veillait aux affaires de la paroisse à la veille de la Révolution?(1) Comment la première municipalité prit-elle le relais, avec quelles attributions et quels moyens?(2) Quel territoire les élus successifs administrèrent-ils dans cette commune à l'espace convoité par sa populeuse voisine? (3) Quelles furent les grandes étapes du developpement communal jusqu'à la 2e guerre mondiale? (4 et 5) 
Après guerre, Ploemeur ne compte que quelque 6000 habitants avant une nouvelle poussée de croissance débutée dans les années 60, avec les trois mandats successifs de Louis Lessart (6). Peut-on au bout du compte cerner un profil du maire ploemeurois et la pluralité des listes est-elle une nouveauté? (7) 
Cette série s'appuie largement sur les Cahiers d'Histoire du pays de Ploemeur, faits et photographies, et sur l'Histoire du pays de Ploemeur par Patrick Huchet, Yann Lukas et Maryvonne Moy.  Elle puise aussi dans les archives de la mairie, les archives de presse prêtées par André Téhéry, dans l'autobiographie de Louis Lessart et le témoignage d'Eugénie Falquerho.

mairie de Ploemeur
La façade sur la rue Sainte Anne de l'actuelle mairie, qui s'est étendue d'une aile sur l'arrière du bâtiment et d'annexes pour les services

Le premier maire fut élu il y a 218 ans
Depuis, 38 maires lui ont succédé face à bien des transformations géographiques et économiques.
Jusqu'à la Révolution, hors grands centres de population érigés en villes, la paroisse, cadre de la vie religieuse, est aussi unité administrative.�Elle est dirigée par un personnel distinct du clergé appelé Corps politique ou Général. Le Général entretient et gère le patrimoine religieux, ses revenus et fructifications, prête à des particuliers et autorise les constructions, répartit et collecte des impôts, entretient les chemins, participe à la lever de la milice, dirige la Police, soulage les pauvres, défend l'intérêt des paroissiens.  Sénéchal, procureur fiscal de la juridiction et recteur en sont membres de droit. Ils  "élisent" 2 trésoriers  et 12 délibérants renouvelés par 2 chaque année. 
Selon les archives paroissiales, les candidats aux fonctions de trésorier, non rémunérée et engageant néanmoins la resonsabilité des titulaires, ou de greffier sont rares. Tant et si bien que pour convaincre les élus, était parfois votée une rétribution. Devant être imposables, et susceptibles d'assumer la gestion de la paroisse, peu sont éligibles. La plupart ne savaient signer et désignaient pour ce faire des "prud'hommes". Les désignations pour collecter les impôts, rôle épineux, font aussi l'objet de demandes d'exemptions.
Lieu des délibarations paroissiales, où fut rédigé le cahier de doléances un an plus tôt, c'est à la Chapelle Sainte Anne que sont élus  le 7 mars 1990 le premier maire et son procureur. Une première compliquée par l'étendue du territoire et ses quatre bureaux de vote. Si Nicolas Yvon, prêtre comme un cinquième des premiers maires bretons, est élu en premier lieu, il renonce à la fonction. C'est finalement Laurent Esvan, membre d'une des dix familles ploemeuroises les plus riches, qui devient le premier maire de la commune, élu avec 52 % des voix.
Le lendemain, 11 officiers municipaux et 24 notables sont élus  et le dimanche suivant un substitut. Le conseil dit général est alors au complet. 28 des 38 élus sont des "laboureurs" selon le terme de l'époque. Les autres sont commerçants ou artisans et tous gens aisés. Le maire était élu pour deux ans et le conseil renouvelable pour moitié tous les ans. En réalité, Laurent Esvan démissionnera après neuf mois de mandat dans un contexte de conflit entre Lorient et Ploemeur, la première réclamant le rattachement des quartiers de Merville et Kerentrech où habite le maire de Ploemeur.

Sainte Anne
Sainte Anne, chapelle chargée d'Histoire


Police, bâtiments, voirie et aide sociale

Le budget de la première municipalité ne reflète pas l'étendue de ses attributions. 
A l'heure de la première élection, seuls votent les hommes de plus de 25 ans payant au moins 2 livres de contribution directe, soit environ un Ploemeurois sur 20 et 700 personnes. Et les élections ne semblent pas passionner foule : seulement 188 citoyens votent le 7 mars et 60 fin novembre pour le renouvellement du demi-conseil en dépit du risque pendant de voir le territoire ploemeurois amputé encore.�Un siècle plus tôt, la grande paroisse a été divisée pour donner naissance à L'Orient, comptant quelques 6000 personnes, pour la plupart venues d'ailleurs et s'intégrant mal dans la commune, sur la base d'une incompréhension mutuelle et de modes de vie différents. 
A la naissance de la commune, la municipalité ne possède pas de local. aussi loue-t-elle une chambre haute, un pavillon et du mobilier à l'aubergiste Jean-Marie Le Hunsec (36 livres pas an), lieu qu'on n'a pas pu identifier pour l'heure. Un secrétaire greffier est payé 600 livres par an. 18 commissaires veillent au maintien de l'ordre, 2 au bourg, 2 à Larmor, 4 dans les campagnes et le reste pour les faubourgs de Lorient, quartiers ouvriers et turbulents. La nouvelle municipalité se voit attribuée pour partie la répartition des impôts qui chutent de 24 % entre 1789 et 1790.
Cette baisse n'est pas pour tous. Il semble que les privilèges se déplacent : la contribution du maire, du procureur et d'un officier municipal baissent de 20 à 30 % alors que nobles et église sont dans la mire. Si en 1790, les Ploemeurois paient près de 20 000 livres d'impôts, seule une petite partie revient à la commune : 1430 livres pour l'entretien de la voirie de l'époque, quelques chemins et la rue du bourg, 121 livres pour des citoyens sans travail, 1212 livres pour des travaux de charité. 
Le budget communal de 1791 ne comporte que quatre rubriques, plus une non renseignée, celle du salaire du maître d'école. 161 livres sont allouées à la réparation du presbytère (actuelle médiathèque), 36 livres au loyer du lieu des séances, 400 au secrétaire greffier et 105 aux fournitures de papier, bois et lumière. Le 23 avril 1791, la municipalité reçoit du District une somme à répartir entre les indigents sans travail. Le Conseil Municipal choisit de l'utiliser pour partie à la réparation des chemins sous forme de "travaux de charité" et le reste en aide aux personnes hors d'état de travailler. 

L'ancien presbytère
L'ancien presbytère, actuelle bibliothèque, lieu de réunion du CHPP

L'évolution de la commune au fil des mandats
Un territoire communal aussi vaste a suscité bien des convoitises et des difficultés de gestion. 
Tout d'abord le territoire de la commune a fondu au fil des trois siècles derniers, perdant près de 35 % de son territoire originel pour atteindre les quelque 4000 hectares actuels. En 1709, L'Orient est érigé en paroisse par l'évêque de Vannes. En 1791, au terme d'une longue querelles de quartiers émaillées de pétitions, Kerentrech est rattaché à Lorient. Quéven négocie aussi une modification des limites communales avec Ploemeur qui en profite pour faire de même avec Guidel. Cette fois sans résultat. Merville est rattaché à Lorient en 1808. 
En 1889, Lorient demande le rattachement d'autres quartiers amontant à 555 ha. Une enquête est demandée et les électeurs ploemeurois appelés à voter. S'en suit un rejet. Mais la préfecture réalise que Ploemeur a fait voter tous ses habitants et pas seulement ceux concernés. Elle enquête sur l'impact d'éventuelles modifications sur le budget de la commune.�Lorient et Ploemeur négocient âprement leurs intérêts, se disputant les terres labourables évoquées comme réserve foncière. Neuf ans de disputent s'achèveront sur un statu quo. 
En 1896, Keryado demande à être érigée en commune, se considérant laissée pour compte par la municipalité. Les conseillers de ce quartier boycottent les conseils pour faire avancer le dossier. A l'époque, Ploemeur compte 13 105 habitants sur 5584 ha et perdrait dans le deal le tiers de ses habitants et le dixième de son territoire. Ce qui ne va pas sans grincement de dents, d'autant plus qu'elle a contracté plusieurs emprunts à 30 ans pour financer chemins, écoles et la caserne de Kérhollé (quartier Frébault). Raymond de Raime, maire de 1878 à 1899, puis Eugène Le Coupanec, maire de 1899 à 1905,  date de son décès, et jusque Joseph Esvan, son premier adjoint devenu maire à sa suite,  auront à gérer ces épineux problèmes de territoires, les demandes de justifications de la préfecture puis du Conseil d'Etat, les querelles internes et les discussions houleuses de contrepartie financières.
Deux amputations suivront encore. Celle de Larmor, en 1925, fait passer la population ploemeuroise de 9582 à 7940 habitants. Entre 26 at 45, Lorient étend ses prétentions jusqu'au Divit, à�Saint Mathurin, au Gaillec, proposant le ruisseau du Ter comme frontière. En 46 Keryado opte pour son rattachement à Lorient. La pente est rude.
Raymond de Raime      Louis-Paul de Raime   
Raymond de Raime maire de 1878 à 1899 tout comme le fut son père Louis de 1850 à 71

Lorient grignotte Ploemeur jusqu'en 47
Pour contrer les prétentions lorientaises, Ploemeur argue de la perte de territoire dûe au terrain d'aviation. Elle demande que la limite soit fixée aux quatre chemin de Lanveur et au chemin de Keryado. Dans tous ces débats, les abbés continuent d'exprimer leur opinion. La proposition de Ploemeur est finalement adoptée par l'administration à ceci près qu'elle reporte la limite à 30 m à l'Ouest pour éviter toute querelle ultérieure sur le partage de l'entretien  des chemins. Le tout est confirmé par arrêté préfectoral le 10 septembre 1947. Jean Falquerho se retrouve alors maire d'une commune de 5114 habitants sur un nouveau départ tandis que Lorient en compte 19066. Touche finale, en mai 81, Ploemeur donne à Lorient 6 ha non bâti à Kerfichant en régularisant ses limites.�D'autres demandes n'ont pas abouti, comme celle des habitants de Fort Bloqué en 67 voulant être rattachés à Guidel par instisfaction de la municipalité. 
Eugène Le Coupanec, maire de 1899 à 1905. 

Lorient Porte de Ploemeur  Porte de Ploemeur  
La porte de Ploemeur vue des côtés lorientais et ploemeurois démolie en 1907


De la réparation de l'église...à la réparation de l'église
Ecoles laïcs,  tramway, électricité, kaolins, kerpape, eau courante, plan d'urbanisme : vers la modernité 
De 1790, où la toute nouvelle municipalité menée par Laurent Esvan vote la réfection du toit de l'église à 2003 où démarre le chantier de la place de ce même monument assorti d'un nettoyage de façade et de la réparation du clocher doté d'un nouveau coq, en passant par la reconstruction après l'incendie de février 1943, l'église paroissiale a fait bon an, mal an l'objet de soins constants de la part des municipalités successives. Avec moins d'or que du temps du Général qui se souciait jusqu'à la dorure des calices. Les chapelles ont trouvé des relais dans les associations amoureuses du patrimoine.. 
Sur fond de cette constante, 19e et 20e voient de profonds changements économiques et sociaux à Ploemeur en parallèle aux amputations de son territoire. Passée la période révolutionnaire, commune et municipalités successives suivent les changements de régime. 
Avec l'utilisation de l'apertisation pour le poisson (1824 par le Nantais Joseph Colin),les conserveries de sardines se développent sur le littoral. Ploemeur compte 12 établissements de transformation des sardines emplotant près de 600 salariés en 1860, période d'apogée prolongée encore une vingtaine d'années. L'activité est aléatoire en fonction des migrations du poisson. En 1821, année de pénurie, le maire Gabriel Lomenech écrit au sous-préfet pour solliciter une aide pour les familles. Fin 19e, d'autre périodes de pénurie, ou a contrario de trop-plein, font chuter les revenus du secteur. Si en 1892, c'est l'Etat qui aide les pêcheurs, en 1904, la municipalité d'Eugène Le Coupanec vote une aide aux ferblantiers. 
Bien que Lorient grignotte le territoire ploemeurois, la population augmente spectaculairement entre 1841 et 1896, passant de 6993 à 13 103 habitants. En 1900, l'agriculture  n'est plus le secteur premier d'occupation déplacée vers les ports de Lorient et l'arsenal.  Si la création du comice agricole en 1834, instille un courant de modernité dans les exploitations ploemeuroises (Raymond de Raime, futur maire, est primé en 1862 pour les progrès apporté à son domaine de 50 ha à Kergantic. La même année, le train arrive à Lorient, favorisant la vente des produits agricoles), si deux maires sur trois sont agriculteurs ou propriétaires jusqu'au début du 20e, le nombre d'agricuteurs baisse inexorablement tandis que d'autres activités voient le jour. 

l'église Saint Pierre  le coq de l'église
L'église paroissiale ravalée en 2004 dont le coq a été chnagé à l'occasion des réparations du clocher

Un siècle porté par le kaolin, la santé et l'aéronaval.
L'histoire de l'exploitation du kaolin comme celle de Kerpape illustrent les progrès sociaux su siècle.
Tandis que sous le mandat d'Eugène Le Coupanec, les premiers réseaux de téléphone et d'électricité, la ligne de tramway de Lorient arrivent à Ploemeur, Paul François découvre le kaolin en 1904, point de départ de plus d'un siècle d'activité. L'apogée, dans les années 50, offre de l'emploi à quelque 600 personnes autant qu'un terrain exemplaire aux revendications syndicales pour les horaires, congés et surtout conditions de travail. Le sanatorium de Kerpape est ouvert en 1920 sous le premier mandat de Eugène Le Thiec. Un centre de rééducation fonctionnel de pointe qui emploie aujourd'hui plus de 600 personnes. Enfin, peu avant la seconde guerre mondiale débute l'histoire de la base aéronavale affichant 1600 emplois à ce jour. Lorsque débute les expropriations, c'est Marcel Guihot, directeur des Kaolins d'Arvor, qui préside le conseil municipal.
La création d'écoles laïques débutée au 19e siècle se poursuit. Ploemeur compte trois écoles municipales (au bourg, à Larmor et  Keryado) en 1882 lorsque la loi vote l'école laïque, gratuite et obligatoire. Celle du Guermeur est finalement achevée en 1912 sous Euzèbe Coquerel (maire de 1907 à 1917), 30 ans après la première proposition. Il faudra attendre Louis Lessart et ses successeurs pour voir se multiplier les écoles en parallèle à laccroissement de la population.�Les écoles privées ne sont pas exclues de la commune. A l'heure de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, Eugène Le Coupanec, républicain de gauche, autorise l'installation des Filles de la Sagesse, estimant que «la suppression des écoles congrégationistes serait la ruine de tous les budgets communaux». En 36, il y a quatre écoles chrétiennes, deux au bourg, une à Kergantic et une à Lomener. 
S'il y a l'eau courante au bourg en 39 grâce à la construction du chateau d'eau de Beg Minio, ce n'est qu'après guerre, sous le mandat de Jean Falquerho, que les villages commenceront à voir arriver ce confort. Tandis que dans les années 30, les quartiers proches de Lorient voient l'édification de pavillons dénotant une petite aisance bourgeoise, ailleurs cohabitent inscrits maritimes, pêcheurs, paysans et ouvriers kaoliniers. Dominé par le clocher de l'église Saint Pierre, objet de soins constants des municipalités, Ploemeur est un bourg rural de  5000 habitants, méritant assez le surnom de Belle endormie donné Louis Lessart, maire de 1967 à 1983.

le tramway  Marcel Guihot
Le tramway circulait encore sous Marcel Guihot

Louis Lessart, maire de l'extension
Aidé par son «ange gardien», dit-il dans ses mémoires, il conduit ses mandats en misant sur le foncier et le bâtiment.
Louis Lessart est né en 1913 à Lomener, d'un «fils de pêcheur et d'ouvrière d'usine pour faire bouillir la marmite». Officier d'administration de la Marine, il devient conseiller en 65 puis maire en 67. Il succède à Jean Falquerho (45 à 54) qu'il crédite d'avoir obtenu le prolongement de la route côtière de Kerroch au Fort Bloqué, Jean Le Hunsec (54 à 59), «gros propriétaire foncier», et au notaire, Yves Guyonvarc'h (59 à 67). Avec une politique d'investissement foncier toute inverse. Il veut favoriser «l'extension» de sa «Belle endormie», sans pour autant.sacrifier sa belle nature. Laissons lui la parole dans son bilan d'adieu et ses mémoires non publiées.
«Quand nous avons été élu en mars 65, la commune comptait 6737 habitants (chiffre qui variait peu depuis des années). Nous avions deux possibilités : ne rien faire, ou veiller à son expansion, augmenter raisonnablement les impôts locaux et créer un certain endettement. En réalité, je me demande si un choix était permis car il y avait à Ploemeur un habitat rural déficient, des écoles primaires au plancher vermoulu, une école maternelle avec chaudière à charbon au milieu de la pièce. Il n'y avait bien sûr pas de cantine scolaire. Il n'y avait qu'un seul terrain de football privé, celui de l'Espérance. Dans le secteur côtier, aucun jeune ménage ne trouvait à se loger et il y avait au bourg et à Soye 135 familles logées dans des baraques». De l'école d'administration de la Marine, Louis Lessart cite que «administrer, c'est prévoir et prévoir c'est se f... dedans!»  
«Nous avons pris à bras le corps la construction de réserves foncières (près de 300 ha) et pris contact avec les sociétés HLM pour y construire des logements sociaux locatifs (280) ou en accesssion (près de 1000 maisons), la construction de l'ensemble sportif (stade municipal), de la poste, du CES, de deux écoles primaires, la remise en état de l'école du Guermeur (où il fut écolier), l'aménagement d'une cuisine servant 1000 rationnaires (écoles publiques et privées, personnel municipal et personnes âgées), la mairie, la construction d'un nouveau presbytère (et l'aménagement d'une bibiothèque populaire dans l'ancien), l'aménagement du centre commercial, la rénovation de l'église, des chapelles, la construction d'ateliers municipaux modernes». 

Louis Lessart avec sa mère et son frère  Louis Lessart
Louis Lessart, jeune Lomenerois avec son frère et sa mère. ll reçut la Légion d'honneur en 53.

«J'ai délivré 3776 permis de construire depuis 1970 (année du premier plan d'urbanisme demandé par M. Lessart, pour lequel furent sondées les zones potentielles d'extension de l'exploitation du kaolin et dressé un plan de la commune apparemment inexistant, ). Nous avons mis en place un réseau d'assainissement réalisé par lagunage qui a permis d'abaisser à 0 la pollution d'un rivage de 17 km. Nous avons créé et facilité des zones artisanales à la Vraie Croix, au Divit et un premier embryon au Gaillec. Nous avons une dette qui s'élève à 48 millions de francs mais nous laissons un héritage de 26 ha de terrains constructibles et 42 ha de terrains de camping.  Nous avons accueilli la maison de santé du Divit, un hôpital de 240 personnes à Kerbernes, la clinique du Ter et même la prison». (...) «Je dis nous parce que bien sûr ce n'est pas le maire seul , ce ne sont pas les conseillers mais c'est toute l'équipe, personnel municipal compris», (qui est passé de 28 en 67 à 173 en 83 tandis que la population grimpait au-delà des 14 000 habitants). 

100 % de nos 39 maires ont été des hommes

Comme dans beaucoup de communes de France, les femmes n'étant ni électeurs, ni éligibles jusque 1945.
La place de maire n'a pas toujours été très convoitée, celui-ci devant tout à la fois représenter le pouvoir central et l'intérêt de ses administrés. Par ailleurs, elle ne reçut longtemps aucune rémunération. Tout au contraire, fallait-il être contribuable et avoir du temps libre. Le premier maire venait d'une des dix familles les plus riches de la commune et ne resta en fonction que neuf mois. Pour ceux dont le Comité d'Histoire du Pays de Ploemeur a retrouvé l'âge d'entrée en fonction, la moyenne d'âge est de 53 ans, le plus jeune connu étant Jean Falquerho (1945 à 54) à 31 ans, le plus âgé étant Pierre Le Boulbard à 73 ans, resté sans doute fort peu de temps, puisque remplacé dans la même année (1795) par M. Ozon à la fois curé et officier public. A�cela, il faut ajouter que les dix premières années de la municipalité ont vu défiler une dizaine de maires, majoritairement des "laboureurs". 
Le premier ayant connu une certaine longévité dans ses fonctions est Thomas Guevel, notaire, présent de 1801 à 1812 en tant que maire. Gabriel Lomenech, cultivateur, lui vola ce record, avec 15 années passées à la tête de la commune, installé officiellement par le sous-préfet en 1815, confirmé de  même en 1821 avant de démissionner en 1830. Ceci rappelle que le mode de désignation du maire a longtemps été la nomination avant d'arriver au suffrage universel, le personnel municipal changeant donc souvent avec les régimes successifs. A Ploemeur, dont la population grimpa au-dessus de 10 000 habitants, il semble que le maire ait plutôt été nommé tout au long du 19 e jusqu'à la 3e République. A quelques exceptions près à venir (de 1940 à 45, nomination ou délégation spéciale), Raymond de Raime, élu à 38 ans en 1878, semble avoir débuté la série des maires élus. . Il est aussi celui qui détient le record de longévité avec plus de 20 ans. 
La première femme à se présenter fut Maryvonne Moy en 83 avec sa liste indépendante pour la gestion de la commune. Deux de nos maires ont eu aussi des mandats de députés, Eugène Le Coupanec de 1893 à 98, qui s'affirmait Républicain sans plus de précision, et plus près de nous, Michel Godard élu en 91, qui déclara à la Liberté être social démocrate. Souvent au rang des notables, le maire a fini par revendiquer un mode de gestion et enfin une étiquette politique. 

Listes
3 listes en 77, 5 en 83

Pluralité et étiquettes politiques
Si en 65, se trouve, pour la première fois depuis 47, une alternative en face du maire sortant, Guyonvarc'h, la "liste indépendante pour la modernisation et le progrès social", c'est en 77 que commencent à se multiplier les listes face à la démographie galopante de la commune, étiquetée de «ville champignon» au développement «anarchique» par l'opposition. La gestion de Louis Lessart est dénoncée par la "liste d'union de la gauche" et la "liste pour une gestion moderne des intérêts communaux" comme «rétrograde» et basée sur un «pouvoir personnel». Mais elles s'opposent dans un clivage droite gauche face à un maire gauliste qui se veut apolitique. Le syndicaliste, André Téhéry, en fait les frais. Il est accusé dans l'Aube nouvelle (PCF) de «mépriser les travailleurs» parce qu'il se représente sur la liste Lessard où il a su se faire entendre au fil des conseils. Attaque et riposte seront relayées par la presse avec pour résultat qu'André Téhéry sera seul élu au premier tour. En 83, le créateur du syndicat des kaolins ne se représente pas alors que cinq listes animent la campagne municipale et que le pays est entré dans l'ère Mitterrandienne. 

André Téhéry accusé de trahison à sa classe par le parti communiste
Les candidats n'ont pas de mots assez durs pour leurs adversaires mais l'attaque 
contre André Téhéry, syndicaliste du premier rang, fit du remue-ménage

Cinq réalisations
La jetée de Lomener. Jacques-Marie Raduguet (maire de 1843 à 1850) fait une la demande d'un ouvrage pour abriter le port de Lomener, sans succès malgré de nombreux naufrages. C'est Raymond de Raime qui reçoit en 1865 l'accord et la promesse des fonds nécessaires pour transfromer l'anse de Lomener en port de refuge. Les travaux ne seront achevés qu'en 1924, année d'un terrible raz de marée qui fit néanmoins beaucoup de dégats.
La base aéronavale. Ce fut d'abord un projet d'aérodrome civil qui lança les négociations avec les propriétaires des terrains fin des années 30. Devenue base militaire avec la guerre, le site a absorbé une douzaine de villages, et plus de 60 fermes, pour un total de quelque 1000 ha sur Guidel, Ploemeur et Quéven. Si le sol ne leur appartient plus, onze agriculteurs bénéficient aujourd'hui de la contrepartie dudroit de cultiver une partie des terres comprises dans le périmètre de la base.
La route entre Quéven et Ploemeur.  Elle ne fut pas aménagée pour le Tour de France de 47 comme le pense Eugénie Faquerho. Mais sa construction est votée en avril 47 par le conseil municipal présidé par Jean, son mari et maire de l'époque. Elle est destinée à recréer une liaison avec Quimperlé sans passer par Lorient, l'ancienne ayant disparue dans le périmètre de la base. Au paravant, n'existent que quatre routes desservant le bourg on ne circulent qu'une douzaine de voitures. «Ce sont les vélos que la gendarmerie, en embuscade derrière l'église, verbalisait alors», se souvient Eugénie.
L'école de musique. Elle est la continuité d'une section de l'Amicale laïque créée en 76 par Paul et Anne Bidan, et dont le succès sera-t-elle que la commune finira par l'aider avant de créer l'école de musique rue des Pommiers dans une ancienne école maternelle.
L'eau de Kermadoye. Michel Godart, en dépit de l'avis de spécialistes, suivit son instinct et découvrit au énième forage celle qu'on appelle encore la Micheloise. Que d'eau, que d'eau titra la presse. Et on n'en verrait que le haut. Son découvreur affirme qu'un autre forage aurait un potentiel équivalent. Michel Godart a aussi institué une aide à l'association Eaux Vives de 1 centime  par m3 d'eau consommée par les Ploemeurois, aujourd'hui 1 centime d'euro puisque ses successeurs ont poursuivi. 

Jean Falquerho
A l'époque de Jean Falquerho, (à droite sur la photo lors du Comice agricole en 
compagnie du préfet, du sous-préfet, du Sénateur Yvon, et de M. Kuntz, directeur
des services agricoles du 56) Ploemeur n'était qu'un gros village rural.

Appel à témoignage
Le Comité d'histoire du pays de Ploemeur e de bonnes raisons de penser que les hommes ci-dessous ont été maires e Ploemeur mais ignore quel nom mettre sur ces visages.
Maire inconnu 1  maire 2  maire 3
http://pagesperso-orange.fr/sylviedelanoy/html/Histoire%20municipale%20Ploemeur.html


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