Paul Anselin, avocat de Bernadette Malgorn

Publié le par Mag M de G

http://www.ouest-france.fr/of-photos/2010/03/24/SIBR_3050470_1_apx_470_.jpgL'ancien maire UMP de Ploërmel, conseiller régional sortant, apporte son soutien à la candidate malheureuse de la droite.

Dans votre camp, certains estiment que Bernadette Malgorn est pour beaucoup dans la défaite de la droite. Votre avis ?

Halte au feu ! Les règlements de comptes a posteriori ne servent à rien. Il y a, d'abord, le contexte national. Les gens n'ont pas voulu sanctionner les réformes, mais le style de gouvernance. Ils veulent une France modeste et travailleuse. Si l'UMP, au lieu d'inventer des primaires pour régler les problèmes de la région parisienne, avait laissé faire tranquillement les investitures, Bernadette Malgorn l'aurait emporté avec 80 % des voix des militants. Elle surclassait Jacques Le Guen.

Comment expliquez-vous ses difficultés à rassemblervotre camp ?

Les grands relais d'opinion que sont les parlementaires et les notables n'ont pas fait campagne. Certains lui ont même savonné la planche. Ils n'en voulaient pas car c'est une femme d'une trempe exceptionnelle qui allie le courant de la démocratie chrétienne au gaullisme social. Mis à part quelques élus éclairés et enracinés, comme Jo Kergueris (président du conseil général du Morbihan), exemplaire dans son soutien, cela n'intéresse pas mes amis. Ils ont peur de la fin d'une opposition nombriliste à la Région. Il y aura moins d'attaques personnelles vis-à-vis de Jean-Yves Le Drian et plus de fond, car Bernadette Malgorn travaillera les dossiers.

N'a-t-elle pas commis des erreurs, notamment dans la constitution des listes ?

J'ai toujours connu des problèmes avec les listes. Je comprends la déception de certains élus de ne pas avoir été retenus. Moi-même, en 2004, du fait de la fusion avec l'UDF, j'avais été repoussé en position vulnérable. Après, que certains aient profité de relations parisiennes pour être bien placés, peut-on leur reprocher ? Le Vannetais Gilles Dufeigneux, par exemple, proche de François Fillon, représente un courant centriste. N'oublions pas que ce scrutin est aussi la condamnation d'un parti monolithique.

Quel avenir pour la droite bretonne ?

L'UMP doit comprendre que seule, elle ne gagnera plus. Elle doit aussi aborder des thèmes sociaux et environnementaux, trop longtemps délaissés. La droite bretonne, au lieu de se chamailler, doit s'unifier autour d'une coordinatrice, Bernadette Malgorn, qui est sérieuse. Elle doit aussi procéder à un profond renouvellement en propulsant des gens avec un minimum d'enracinement. Nous devons réfléchir aux raisons de la poussée du rose et du vert. Les causes de notre échec sont dans notre incapacité à faire les bonnes analyses. Et pas ailleurs !

Édouard REIS-CARONA.
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