Luc Talbourdet : « Lorient concentre l’histoire et le futur »

Publié le par Mag M de G

L’écurie Absolute Dreamer du skipper Jean-Pierre Dick s’est installée à Lorient sur la base de Keroman. Rencontre avec son directeur général, Luc Talbourdet.

Installée à Lorient, l’écurie Absolute Dreamer a récemment inauguré sa nouvelle base (800 m2 de hangars, 700 m2 de bureaux) d’un coût de 2 millions d’euros. Avec 17 salariés et un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros, l’écurie abrite quatre skippers dont Jean-Pierre Dick, son créateur, qui court en monocoques 60 pieds (18,28 m). Une structure qui présente également la particularité d’avoir créé un bateau de croisière rapide, le JP 54, issu du transfert de technologie d’un bateau de course. Entretien avec son directeur général, qui est aussi président de l’Imoca (association de la classe des monocoques 60 pieds open).



Pourquoi avez-vous choisi de vous implanter à Lorient ?

Luc Talbourdet. En 2002, quand on a créé notre équipe de course au large, Lorient et ses alentours offraient un réseau de sous-traitants et tout le savoir-faire. Et puis, c’est un port qui offre l’avantage, plus qu’un autre en Bretagne sud, de pouvoir sortir et rentrer quelles que soient les marées, en raison de l’important tirant d’eau.



Aujourd’hui, la base de Keroman n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était…

Luc Talbourdet. À l’époque, c’était La Trinité qui tenait le haut du pavé en termes de bateaux et d’attirance. La base sous-marine ressemblait plus à un terrain vague qu’à une base nautique. Aujourd’hui, il y a une telle concentration de bateaux que ça attire les gens, qui viennent les voir comme pour un départ du Rhum, à moindre échelle bien sûr. Avec la Cité de la voile Éric Tabarly, qui est notre père à tous et qui a montré la voie, ça parle au grand public. Il y a l’histoire et le futur.



Vous êtes au cœur de la Sailing Valley, où sont réunies toutes les compétences, et pourtant vous faites construire à chaque fois vos monocoques 60 pieds à Auckland, pourquoi ?

Luc Talbourdet. La Nouvelle-Zélande, c’est l’autre pays de la voile. On a ainsi la connaissance de deux savoir-faire. Mais il y a surtout un très bon rapport qualité-prix. Le bateau a coûté 2,9 millions d’euros si on l’avait fait en France cela nous aurait coûté 300 000 euros de plus. Enfin, en 2002, Jean-Pierre (Dick) avait besoin de plus naviguer que les autres car il ne venait pas du milieu de la voile (il est vétérinaire – NDLR). Effectuer le retour en France par la navigation permettait d’acquérir un savoir (demi-tour du monde) et d’apprendre beaucoup sur le nouveau bateau. On a conservé cette habitude.



Comment est perçue votre démarche en Bretagne ?

Luc Talbourdet. Les gens ont été surpris, on nous en a parlé, mais vu que Jean-Pierre a remporté des courses, cette démarche a été respectée. Cependant, on n’est pas basés en Nouvelle-Zélande. La construction de notre base a apporté à l’économie locale… Dans notre budget Imoca (monocoques 60 pieds), le bateau représente 25 % du coût annuel du projet, les 75 % de fonctionnement sont liés à des dépenses qui ont lieu en France. Notre but est de rester compétitifs et de durer en gagnant des courses.





Y. Zedda/Virbac-Paprec Sailing Team

Entretien réalisé par N. G.

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